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Arseni Tarkovski. Théophane le Grec

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Théophane le Grec

Quand je voyais le bruit sourd incarné
Et que les ailes de craie s’animaient,
Il me fut révélé que j’avais enjambé ma vie,
Mais que mon exploit était encore sur le col.

Il me faut réduire le testament des tombes,
Béantes comme une blessure au couteau,
A la rude netteté biblique du blanc
Et devenir apprenti auprès de Théophane.

Je le reconnus à ses griffes : c’est un lion,
Il est l’os de l’os de son propre désert,
Et je suis avide, et je vois des songes, brûlé
Sur les charbons rouges de la bonté.

Depuis six siècles je respire son feu
Et la jalousie de six siècles m’a couvert de blessures.
Viens-tu, miséricordieux samaritain,
M’enrouler de ton lin frais ?

1976

 

Original : ФЕОФАН ГРЕК.pdf

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