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Alexandre Sokourov sur les événements d'octobre 1993

alexandre sokourov, histoire russe

En octobre 1993, comment avez-vous perçu ce qui s’est passé dans le pays ?

« J’ai suivi à la télévision la manière dont les événements se sont déroulés, et je ne sais pourquoi j’étais convaincu que tout se terminerait dans la réconciliation. Pourtant, intérieurement, je ne voulais pas d’une réconciliation. En tant que citoyen, je ne voulais pas d’une réconciliation quand j’entendais les appels de Routskoï, la demande aux aviateurs de bombarder le Kremlin. Je sais beaucoup de choses sur ces événements, de Boris Eltsine lui-même, et d’autres personnes, d’autres participants. Cependant, je continue à ne pas savoir beaucoup de choses. Je suis sûr que c’était un dénouement forcé. Comme toute crise dans l’histoire de la Russie, elle exigeait une décision rapide. Trois ou quatre jours de plus dans le flou et on ne sait absolument pas ce qui aurait pu se passer. Je pense que c’était la seule solution. Une solution malheureusement dramatique, malheureusement dure. Mais dans le pays il n’y avait pas de force, il n’y avait pas de gens qui auraient pu proposer autre chose. La décision énergique a correspondu à l’humeur des esprits, au niveau de civilisation sociale. »

 

Que pensez-vous des événements d’octobre 1993 aujourd’hui ? Votre évaluation de ces événements a-t-elle changé après vingt ans ?

« Il est possible qu’elle n’ait pas changé. Je traitais alors cela avec compréhension, comme aujourd’hui. Bien sûr, maintenant comme alors, je ne peux pas ne pas exprimer mon regret que cette opposition ait pris une forme aussi dure.

 

Original : ici

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