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Ingmar Bergman. L’accord fondamental de Fanny et Alexandre

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Dans Images, Ingmar Bergman écrit que l'accord fondamental de Fanny et Alexandre se trouve totalement résumé dans le passage suivant de Laterna magica :

A vrai dire, c’est avec envie et curiosité que je repense à mes premières années. Elles ont nourri mon imagination et mes sens et je ne me souviens pas de m’être jamais ennuyé. Les jours et les heures explosaient plutôt sous la pression de choses étranges, de scènes inattendues, d’instants magiques. Je peux encore me promener dans le paysage de mon enfance et ressentir, retrouver sa lumière, ses odeurs, les gens, les lieux, les instants, les gestes, les intonations, les choses. Il s’agit rarement d’épisodes narratifs, mais plutôt de bouts de films, longs ou courts, tournés sans but.

Privilège de l’enfance : pouvoir aller et venir en toute liberté entre la magie et la bouillie d’avoine, entre une terreur totale et une joie qui menace de vous faire éclater. Si l’on excepte les interdits et les règles, qui étaient des ombres, le plus souvent incompréhensibles, les limites n’existaient pas. Je sais, par exemple, que je ne parvenais pas à comprendre le temps : tu dois apprendre à arriver à l’heure, on t’a donné une montre et tu as appris à lire l’heure. Et pourtant le temps n’existait pas. J’arrivais en retard à l’école, j’arrivais en retard aux repas. Insouciant, je me promenais dans le parc de l’hôpital, j’enregistrais, je rêvais, le temps n’existait plus, quelque chose me rappelait que je devais avoir faim et après ça faisait un tas d’histoires.

Difficile de faire la différence entre ce qui était le fruit de l’imagination et ce qui était considéré comme réel. Avec un effort, je pouvais peut-être forcer la réalité à demeurer réelle, mais il y avait, par exemple, les fantômes et les spectres. Que fallait-il que je fasse des fantômes et des spectres ? Et les contes, étaient-ils réels ?

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