Alexandre Sokourov sur la mort d'Ingmar Bergman
À mon sens, c’est la figure la plus grande, la plus importante du cinématographe. Il est possible que ce soit vraiment le seul artiste du cinématographe. Il n’avait pas d’égal, il n’en a pas, et il n’en aura probablement pas. C’était un auteur fondamental, qui a lié en un tout unique la littérature, le cinématographe et le théâtre. Avant lui, personne n’avait fait cela. C’était un homme étonnamment modeste, n’ayant jamais minaudé ni avec la religion, ni avec la politique, ni avec la société.
Ces dernières années, il a vécu retiré et il n’a rien tourné, et d’une certaine manière le vide commençait à se faire sentir : Bergman est ce qui manquait au monde.
Si le cinéma était un milieu uni, monolithique, on devrait porter le deuil, puisque le doyen est parti, le patriarche du cinématographe. Mais malheureusement le cinématographe n’est pas ainsi aujourd’hui.
Original : ici