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07/09/2012

Estudios morales, Lucio V. Mansilla

 Estudios morales

 El diario de mi vida

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Lucio Victorio Mansilla est un journaliste, un écrivain, un militaire et un diplomate argentin, né à Buenos Aires, dans le quartier de San Telmo, le 23 décembre 1831. En septembre 1853, il se marie avec sa cousine Catalina Ortiz de Rosas y Almada (sœur de Juan Manuel de Rosas). Ils auront quatre enfants : deux garçons, qui mourront rapidement ; deux filles, qui mourront à 24 et 25 ans. En 1868, il appuie avec enthousiasme la candidature de Sarmiento, qui lui attribue un poste dans la province de Córdoba.  C’est là qu’il réalise sa campagne contre les aborigènes, immortalisée dans son œuvre la plus connue, Una excursión a los indios ranqueles, qu’il publia dans le journal La Tribuna au cours de l’année 1870. Cinq ans plus tard, elle sera récompensée par le premier prix du Congrès géographique international de Paris. Il prolongea sa voie dans la littérature avec un recueil de portraits de dix-sept personnages historiques de son époque, qu’il connut personnellement. Il introduisit par ailleurs une nouvelle forme littéraire, caractérisée par l’oralité, en publiant dans le journal « Sud América » des récits brefs, des anecdotes, des conversations ou des dialogues, la plupart autobiographiques. Ils seront réunis en cinq volumes (édités en 1889 et 1890) sous le titre « Entre nos: Causeries de los jueves. » En 1896, il publie un recueil d’aphorismes qu’il appelle Études morales, et dont le sous-titre est « Le Journal de ma vie. » En effet, sans doute inspiré par la démarche de Montaigne, Lucio V. Mansilla affirme que sa vie entière se trouve dans ces pensées. Et il convient d’ailleurs explicitement que certaines d’entre elles se contredisent. Pour justifier leur forme aphoristique, il se réfère aux moralistes anciens et modernes, de Publius Syrus à la Bruyère et La Rochefoucauld.

En voici un florilège :

 

L’amitié qui résiste à une dissension radicale d’opinions politiques peut se vanter d’être solide. [i]

Tu feras peu d’affaires si tu as plus de taches sur les habits que sur la conscience. [ii]

L’inspiration vaut autant que la logique. [iii]

Il y a des caractères qui naissent déjà faits ; d’autres se font ; certains ne se forment jamais. [iv]

Pour devenir méfiant au point de douter de ses meilleurs amis, il suffit d’entrer tôt en politique. [v]

L’unité du caractère dans toutes les circonstances de la vie, c’est cela avoir du caractère. [vi]

L’enthousiasme fait les héros ; la réflexion fait les grands hommes. [vii]

L’homme acquiert difficilement la pleine conviction de son ignorance. [viii]

Les parvenus en politique sont toujours des comiques et des charlatans. [ix]

Les trois quarts de ce qui se fait en politique résultent de l’orgueil, de l’humeur et du caprice des chefs de parti. [x]

Pour un gentleman, il est plus facile de séduire une femme que de s’en libérer. [xi]

Quasiment toutes les femmes jalouses le sont par orgueil. [xii]

Celui qui sait cacher son envie peut se vanter de bien savoir se dominer. [xiii]

Les despotes cherchent des adhésions, les hommes libres des consciences. [xiv]

L’origine des partis politiques ne se trouve pas dans la divergence d’opinions, sinon dans l’égoïsme social ; c’est-à-dire dans le conflit des intérêts personnels.[ xv]

S’il n’y a pas de sacrifice, il n’y a pas d’amour véritable. [xvi]

Il est fréquent que la vanité soit cause de grandes vertus. [xvii]

Quand quelqu’un vous domine, observez-le bien, et, dans la plupart des cas, vous comprendrez que c’est parce qu’il a plus de caractère que vous. [xviii]

Il est plus facile de trouver un mari fanatique de sa femme qu’une femme fanatique de son mari. [xix]

Les faibles croient que céder, c’est se déshonorer. [xx]

L’infortune unit les âmes faibles. [xxi]

Y aura-t-il un jour où il n’y aura que deux partis ? (celui des picaros et celui des hommes de bien). J’en doute. [xxii]

Un visage d’idiot en étant tout le contraire est un moyen infaillible pour faire fortune. [xxiii]

Les souvenirs sont la vie rétrospective du cœur. [xxiv]

L’absence est la pierre de touche de l’amour. [xxv]

L’homme finit par perdre son ambition, et la femme sa vanité. [xxvi]

L’orgueil est la passion la plus commune chez l’homme, et celle qui lui coûte le plus de confesser.[xxvii]

Il ne peut se connaître lui-même celui qui n’a jamais eu l’occasion de mal agir impunément. [xxviii]

L’amitié se défait en se fondant sur des raisons, et l’amour sur des prétextes. [xxix]

Je ne sais pas se dit pour se tirer d’embarras, non pas pour confesser son ignorance. [xxx]

L’église et l’école enseignent. Mais la vie enseigne davantage. [xxxi]

Il est des temps d’épidémies morales durant lesquels rien n’est moins commun que le sens commun.[xxxii]

Ceux qui ne voient pas les idées marcher, comme nous voyons marcher les hommes, sont myopes de la pensée. [xxxiii]

Les femmes qui aiment inspirent l’amour ; celles qui trompent, la passion, jusqu’à la folie. [xxxiv]

L’ennemi n’est pas les jésuites en soutane, mais ceux qui s’habillent comme tout un chacun. [xxxv]

Additionnant les paroles de la médisance, la statistique présentera comme résultat un chiffre terrifiant – en faveur de la calomnie, contre la vérité. [xxxvi]

Nous confessons l’antipathie, la haine ; jamais nous ne confessons l’envie. [xxxvii]

La liberté de la presse ne serait-elle pas la liberté de mentir ? [xxxviii]



[i] “La amistad que resiste a una desinteligencia radical de opiniones políticas, puede lisonjearse de estar bien cimentada.”, Mansilla Lucio V., Estudios Morales, Libros perfil, Buenos Aires, 1998, p. 3.

[ii] “Harás pocos negocios, si tienes más manchas en la ropa que en la conciencia.”, p. 4.

[iii] “La inspiración vale tanto como la lógica.”, p. 4.

[iv] “Hay caracteres que nacen hechos; otros se hacen; algunos no se forman jamás.”, p. 4.

[v] “Para hacerse desconfiado, hasta el punto de dudar de los mejores amigos, basta entrar temprano en la política.”, p. 4.

[vi] “La unidad del carácter en todas las circunstancias de la vida, eso es tener carácter.”, p. 5.

[vii] “El entusiasmo hace los héroes; la reflexión hace los grandes hombres.”, p. 5.

[viii] “Difícilmente adquiere el hombre el convencimiento pleno de su ignorancia.”, p. 6.

[ix] “Los advenedizos políticos son siempre cómicos y charlatanes.”, p. 6.

[x] “Tres cuartas partes de lo que se hace en política es obra del orgullo, del humor y del capricho de los jefes de partido.”, p. 6.

[xi] “Para un caballero es más fácil seducir a una mujer que deshacerse de ella.”, p. 7.

[xii] “Casi todas las mujeres celosas lo son por orgullo.”, p. 9.

[xiii] “El que sabe ocultar la envidia puede preciarse de tener gran dominio sobre sí mismo.”, p. 9.

[xiv] “Los déspotas buscan adhesiones, los hombres libres, conciencias.”, p. 14.

[xv] “El origen de los partidos políticos no está en la divergencia de opiniones, sino en el egoísmo social; es decir, en el conflicto de los intereses personales.”, p. 15.

[xvi] “Donde no hay sacrificio, no hay verdadero amor.”, p. 18.

[xvii] “La vanidad suele ser causa de grandes virtudes.”, p. 19.

[xviii] “Cuando alguien os domine, observadlo bien, y, en el mayor número de casos, hallaréis que consiste en que tiene más carácter que vos.”, p. 19.

[xix] “Es más fácil hallar un marido fanático por su mujer, que una mujer fanática por su marido.”, p. 19.

[xx] “Los débiles creen que ceder es deshonrarse.”, p. 21.

[xxi] “El infortunio une a las almas débiles.”, p. 22.

[xxii] “¿Llegará un día en que no haya sino dos partidos? (El de los pícaros y el de los hombres de bien.) Lo dudo.”, p. 24.

[xxiii] “Cara de tonto, y ser todo lo contrario, medio infalible de hacer fortuna.”, p. 24.

[xxiv] “Los recuerdos son la vida retrospectiva del corazón.”, p. 24.

[xxv] “La ausencia es la piedra de toque del amor.”, p. 24.

[xxvi] “Al hombre lo pierde la ambición, y a la mujer, la vanidad.”, p. 33.

[xxvii] “El orgullo es la pasión que más prevalece en el hombre y la que más le cuesta confesar.”, p. 36.

[xxviii] “No puede conocerse a sí mismo el que no ha tenido ocasión de obrar mal impunemente.”, p. 40.

[xxix] “La amistad se deshace fundándose en razones, y el amor en pretextos.”, p. 40

[xxx] No sé, se dice para salir del paso, no para confesar ignorancia.”, p. 45.

[xxxi] La iglesia y la escuela enseñan. Pero más enseña la vida. p. 45.

[xxxii] “Hay tiempos de epidemias morales y en los que nada es menos común que le sentido común.”, P. 46.

[xxxiii] “Lo que no ven caminar las ideas, como vemos caminar a los hombres, son miopes del pensamiento.”, p. 61.

[xxxiv] “Las mujeres que aman, inspiran amor; y las que engañan, pasión hasta la locura.”, p. 66.

[xxxv] “No son el enemigo los jesuitas con sotana, sino los que se visten como cualquier otro.”, p. 69.

[xxxvi] “Sumando las palabras de la murmuración, la estadística arrojaría una cifra aterradora –a favor de la calumnia, contra la verdad–.”, p. 73.

[xxxvii] “Confesamos la antipatía, el odio; jamás confesamos la envidia.”, p. 74.

[xxxviii] “¿La libertad de la prensa no será la libertad de mentir?”, p. 83.

Écrit par Fabien Rothey dans Littérature, Mansilla Lucio | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lucio mansilla, études morales, aphorismes, écrivain argentin | |  Facebook | |  Imprimer | Pin it! | | |

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