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12/08/2012

El Arte de birlibirloque, José Bergamín

En el toreo todo es verdad y todo es mentira

El Arte de birlibirloque, Jose Bergamin, tauromachie, corrida


José Bergamín se sert de la tauromachie (toreo) comme Nietzsche de la tragédie grecque. Par des développements métaphoriques, il expose sa conception de l’art et de l’homme véritable.

Por arte de birlibirloque est une expression idiomatique ; elle signifie « sans qu’on sache comment c’est arrivé, par magie, par enchantement ». L’auteur la caractérise d’un aphorisme : « l’art de mettre et de retirer. »[i]

Dans un premier temps, Bergamín s’attache à cerner la tauromachie en insistant sur sa dimension intellectuelle. Si le toréador doit être doté d’une sensibilité fine, il faut de surcroît que celle-ci soit ferme, sûre, exercée, comme celle d’un chirurgien. Le torero doit faire preuve de rapidité dans la conception et l’abstraction de son expérience sensorielle. La tauromachie est la dangereuse vérification des relations qui se développent dans l’espace et le temps sensibles avec l’exactitude précise d’un temps et d’un espace mathématique. Nul ne rentre dans l’arène s’il n’est géomètre. Une conception si rapide du sensible est l’apanage des sensibilités les plus fines. C’est pour cette raison que les sensibilités lentes, maladroites, rudimentaires considèrent le spectacle de la tauromachie sous l’angle du sensationnel et  du répulsif. Ils sont incapables de concevoir que « la tauromachie est un jeu vif d’intelligence, si exclusivement intelligent que l’erreur la plus minime, la moindre inexactitude dans l’exécution de ses actions peut coûter au toréador la vie. »[ii]

La tauromachie est un jeu de l’héroïsme ou un héroïsme du jeu : un héroïsme absolu. Elle est aussi un sport auquel on peut attribuer une signification esthétique idéale, parce qu’en elle s’affirment, physiquement, toutes les valeurs esthétiques du corps humain (silhouette, agilité, habileté, grâce, etc.) ; et, métaphysiquement, toutes les qualités – que l’on pourrait appeler sportives – de l’intelligence (conception ou abstraction sensible rapide afin de mettre en relation).[iii] C’est aussi la dimension esthétique qui doit prévaloir du côté du spectateur. « Dans une corrida, l’unique émotion humaine véritable, et vive, est l’esthétique. Les corridas exigent, comme le cinématographe, un angle de vision ou un réglage, un point de vue, exclusivement esthétique. »[iv]

Bergamín peut alors considérer la tauromachie comme un spectacle, qui, lorsqu’il est réussi, est « admirable de passion et de grâce, d’impétuosité naturelle et de domination géométrique consciente : de vie et d’art. »[v]

Une fois ce travail effectué, l’auteur se sert de l’esprit de son analyse pour développer des pensées plus abstraites. La tauromachie lui sert de cadre métaphorique pour penser d’autres domaines, quitte à revenir ensuite à l’objet de son ouvrage.

« Toute tradition est un combat du classique et du castizo [les caractères typiques d’un lieu, d’une race, d’une activité] »[vi]

« Celui qui n’a pas d’intelligence a du caractère. »[vii]

« Ce qui ne peut s’exprimer intensément s’exagère. »[viii]

« Le caractère est la caricature de l’intelligence. »[ix]

« L’artifice caricatural est inexpressif, parce qu’il est dépourvu de contenu potentiel, de pensée : c’est pourquoi il ne forme pas, mais déforme, exagère ; c’est le vide, le creux, le piège. »[x]

« La cruauté est une condition incontournable de la beauté, parce qu’elle l’est de la sensibilité pure : de l’intelligence. »[xi]

« Une corrida de taureaux est un spectacle immoral, et par conséquent, il éduque l’intelligence.

-          - Tu es un pessimiste ?

-          - Oui ; parce que je ne veux rien d’autre que la joie.

Tout prend sa source dans la joie : l’art du birlibirloque de toréer aussi. »[xii]

« Entre tant de définitions de l’intelligence, on pourrait donner celle-ci : l’intelligence est une aptitude ou prédisposition métaphysique à toréer. »[xiii]

« Ce qui enthousiasme le plus le public, quel que soit l’art qu’on considère, c’est d’avoir l’impression qu’un effort est fourni par l’exécutant, la sensation constante de sa difficulté visible : cela lui garantit avec sécurité qu’il peut applaudir à bon escient, en récompensant le mérite. »[xiv]

« La ligne courbe compromet le dessinateur, elle l’oblige à être expressif ; c’est-à-dire à penser, à être dessinateur, à avoir du style. »[xv]

« Le courage attend ; la peur va chercher. »[xvi]

 La véritable tauromachie ne se moque pas seulement du taureau, elle se moque aussi de la tauromachie. »[xvii]

 

El Arte de birlibirloque, Jose Bergamin, tauromachie, corrida



[i] “El arte de birlibirloque es el arte de poner y quitar.”, El Arte de birlibirloque, José Bergamín, Serie Gibralfaro, Colección Málaga, México, 1944, p. 32.

[ii] “El toreo es un juego vivo de inteligencia, tan exclusivamente inteligente, que el error más mínimo contra la exactitud en la ejecución de sus suertes le puede costar al lidiador la vida.”, Ibid., p. 25.

[iii] “un deporte doblado de significado estético ideal; porque en el toreo se afirman, físicamente, todos los valores estéticos del cuerpo humano (figura, agilidad, destreza, gracia, etc.); y metafísicamente, todas las cualidades que pudiéramos llamar deportivas de la inteligencia (rápida concepción o abstracción sensible para relacionar).”, Ibid., p. 26.

[iv] “En una corrida de toros la única emoción humana verdadera, y viva, es la estética. Las corridas exigen, como el cinematógrafo, un ángulo de visión o enfoque, un punto de mira, exclusivamente estético.”, Ibid., p. 40.

[v] “es un espectáculo admirable de pasión y gracia, de ímpetu natural y consciente dominio geométrico: de vida y de arte.”, Ibid., p. 34.

[vi] “TODA tradición es una pugna de lo clásico y lo castizo.”, Ibid., p. 34.

[vii] “LO que no tiene inteligencia, tiene carácter.”, Ibid., p. 34.

[viii]  “Lo que no se puede expresar intensamente, se exagera.”, Ibid., p. 34.

[ix] “el carácter es la caricatura de la inteligencia”, Ibid., p. 35.

[x] “EL artificio caricaturesco es inexpresivo, porque carece de contenido potencial, de pensamiento: por eso no forma, sino deforma, exagera; es el vacío, lo hueco, la trampa.”, Ibid., p. 37.

[xi] “LA crueldad es condición ineludible de la belleza, porque lo es de la limpia sensibilidad: de la inteligencia.”, Ibid., p. 37.

[xii] “UNA corrida de toros es un espectáculo inmoral, y, por consiguiente, educador de la inteligencia.

- ¿ERES pesimista?

- SI; porque lo único que quiero es la alegría.

TODO tiene su nacimiento en la alegría: el arte de birlibirloque de torear, también.”, Ibid.

[xiii] “ENTRE tantas definiciones de la inteligencia pudiera darse ésta: la inteligencia es una aptitud o predisposición metafísica para torear.”, Ibid., p. 41.

[xiv] “LO que más entusiasma a los públicos, en un arte cualquiera, es tener la impresión de un esfuerzo en quien lo ejecuta, la sensación constante de su visible dificultad: esto les garantiza la seguridad de que pueden aplaudir justamente, premiando el mérito.”, Ibid., p. 43.

[xv] “LA línea curva compromete al dibujante, obligándole a ser expresivo; es decir, a pensar, a ser dibujante, a tener estilo”, Ibid., p. 45.

[xvi] “EL valor espera; el miedo, va a buscar.”, Ibid., p. 53.

[xvii] “El verdadero toreo no se burla sólo del toro, se burla del toreo también.”, Ibid., p. 61.

Écrit par Fabien Rothey dans Bergamín José, Littérature | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : el arte de birlibirloque, jose bergamin, tauromachie, corrida | |  Facebook | |  Imprimer | Pin it! | | |

Commentaires

La Corrida est une culture, elle est dans la Tradition et dans les Gènes !

Écrit par : bacri jean louis | 15/09/2012

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